Tard le soir, calé devant ma chaine haute fidélité,
je réfléchis, je garde les yeux fermés, je me questionne. Si le son reste le
son, que l’image demeure l’image, comment fusionner le visuel à l’audio ?
Vois-tu ce que j’entends ? Cesse d’écouter et concentre ton regard. J’ai l’espace d’un moment, envahi l’aire du son. Sans l’entendre je le vois, sans
vibrer je me vois. Je prends la voie de l’image, je scrute cette voix, ce
silence. Je contemple sans regarder, j’entends sans écouter. C’est le son
silencieux, c’est mon univers harmonieux. Dans l’enceinte je révèle ce monde
secret où je squatte chaque soir sans regret. Déformé, je ne veux trop en
révéler, muet, je tends l’oreille et j’ouïs ! Vois-tu ce que
j’entends ?
Yan.